Lorsque vous cherchez à acquérir une maison existante, vous pouvez connaître presque toutes les responsabilités financières qui vous incomberont avant même l’achat. Presque toutes, mais pas toutes. Du moins, pour l’instant.
Vous saurez exactement à combien s’établiront vos paiements hypothécaires et vos taxes municipales, mais vous ne pourrez savoir quels seront vos coûts énergétiques. Pour cela, vous devrez attendre d’être le propriétaire de la maison et de recevoir les factures des services publics à votre nom. C’est un problème, car les coûts de l’énergie augmentent et il arrive que les factures mensuelles de chauffage et d’électricité soient plus élevées que le paiement hypothécaire. Il ne devrait pas en être ainsi.
Les fabricants de réfrigérateurs, d’automobiles ou de déshumidificateurs, à titre d’exemple, sont tenus de publier des renseignements vérifiés par un organisme indépendant concernant leur consommation d’énergie. Mais la consommation d’énergie est une grande inconnue pour les acheteurs éventuels d’une maison existante, mais les politiciens semblent y voir et prendront éventuellement les mesures qui s’imposent. Et ces mesures supposent un outil d’efficacité créé par des Canadiens.
Le Canada en est à l’étape des essais finaux du développement d’un outil appelé système de cote ÉnerGuide (SCÉ) de maison. C’est une nouvelle façon de mesurer l’énergie réellement consommée par une maison et la quantité d’énergie produite à partir de sources durables, comme l’énergie solaire ou éolienne, et de déterminer comment se compare la consommation globale de la maison par rapport à d’autres maisons de la région. Le SCÉ est un grand pas pour les acheteurs et les vendeurs de maisons existantes, mais il reste un obstacle important à franchir – sa mise en œuvre obligatoire.
Le SCÉ permet aux intervenants du marché résidentiel de savoir exactement comment se compare la consommation de diverses propriétés les unes par rapport aux autres. Et la différence entre une maison et une autre peut être énorme. Par exemple, une maison bien isolée peut consommer environ 60 gigajoules d’énergie par année. Une maison mal isolée qui laisse passer l’air peut en consommer trois fois plus. Certaines maisons super efficaces d’aujourd’hui ne consomment aucune énergie nette et produisent toute l’énergie dont elles ont besoin sur place. La cote du SCÉ appliquée obligatoirement à toutes les maisons offre la seule façon de connaître la vraie consommation d’énergie d’une maison avant de l’acheter.
Les chiffres du SCÉ sont une source d’information beaucoup plus fiable que de demander à quelqu’un qui a un intérêt direct de vous montrer ses anciennes factures des services publics, car les chiffres d’ÉnerGuide sont produits par des tierces parties indépendantes. Personne n’a intérêt à fausser la réalité ou à « oublier » d’inclure toutes les factures d’électricité, de gaz ou de mazout.
Les vendeurs tirent aussi des avantages de l’analyse du SCÉ, car leurs efforts pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs maisons sont démontrés et ils peuvent en tirer un meilleur prix. Toutes les mesures que vous prenez pour conserver la chaleur et éliminer les fuites se traduisent par une meilleure cote de SCÉ, ce qui vous avantage dans la comparaison avec les maisons avoisinantes.
Techniquement, le SCÉ est un bon outil, mais un système d’évaluation énergétique n’est utile que dans la mesure dans laquelle il est utilisé. C’est pourquoi sa mise en œuvre est si importante et que les gouvernements commencent à y adhérer.
L’Ontario est la première province à annoncer son intention de rendre l’étiquetage énergétique des maisons obligatoires sur le marché de la revente. Selon le calendrier de mise en œuvre, la mesure devrait être obligatoire en 2019. J’écris « devrait être », parce qu’un changement d’une telle nature peut nécessiter un certain soutien public pour se concrétiser.
Des dizaines de parties et de personnes intéressées des quatre coins du pays font partie de la Home Energy Transparency Coalition (HomeEnergyTransparency.org), et c’est un modèle valable pour quiconque au Canada. La population et les organisations concernées unissent leurs efforts, parce que ce projet est tellement important.
La dépendance énergétique est un enjeu de taille dans la société canadienne. Dans un pays aussi froid et aussi grand que le nôtre, notre économie et même nos vies dépendent d’un approvisionnement régulier en énergie. Et si cela ne suffit pas pour nous inciter à mesurer la performance énergétique des maisons et à apprendre comment utiliser intelligemment l’énergie, je me demande ce qu’il nous faut.
Steve Maxwell
J’écris, je fais de la photo et des vidéos, je fabrique des meubles, je bâtis des maisons et je travaille la pierre depuis plus de 30 ans. J’exploite un site Web, BaileyLineRoad.com, du nom de la route rurale sur laquelle j’habite dans l’île Manitoulin, au Canada. Ce site Web est une fenêtre sur mon mode de vie varié, pratique et moderne.